La double question du souvenir et de la mémorialisation de l’espace, de l’histoire et des personnes d’une part, et de l’oubli d’autre part, s’entrelacent aux tentatives de façonner les champs de la mémoire.
Que promet l’acte de se souvenir ? Comment l’oubli fonctionne-t-il comme une menace omniprésente ? Comment les récits du passé sont-ils racontés ? Où ? Par qui ? Dans quels contextes ? Et pour quels effets ?
Ces préoccupations ne sont en aucun cas nouvelles. En posant ces questions, nous reconnaissons que les espaces de mémoire sont complexes à travers la mise en scène de leurs récits officiels, les différentes articulations, et les divers espaces de nostalgie. Dorra Mahjoubi, Issam Larkat et Dani Pujalte participent par leurs réflexions et leurs approches à décortiquer par des médiums visuels, plastiques, naturels et sonores, la complexité de ce qui peut constituer une mémoire individuelle et collective à travers des perceptions subjectives faites de détachement, d’incompréhension, de censure et d’attente. Avec cette multiplicité de couches de fragments mémoriels, les créations des trois artistes marquent cette dualité entre le passé qui hante le présent et fournit certaines promesses pour un futur imaginé. Ces perceptions sont une constitution de l’entrecroisement de narrations en superposant des voix intemporelles qui résonnent en nous.
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Les Résidences Jiser 2022/2023 sont possibles grâce à la collaboration et la complicité de la Galerie d’art Elbirou à Sousse, Box24, Issue98 et Brokk’Art à Alger, et Hangar, le collectif Sabers migrants et le Centre Cívic Ateneu Fort Pienc à Barcelone. Ils bénéficient également du soutien de l’Institut Ramon Llull, de la Fundació Glòria Soler, de l’OSIC de la Generalitat de Catalunya, de la Mairie de Barcelone et des Ambassades d’Espagne et des Instituts Cervantes en Tunisie et en Algérie.